Il est tôt ce matin, je suis seule perdue au milieu de la pampa aux alentours de Béziers et je regarde le jour se lever. Je ne peux m’empêcher de faire le point sur ces dernières journées et force est de constater que le dicton « Les jours se suivent et ne se ressemblent pas » se vérifie : il y a deux jours, je quittais Nantes sous une pluie diluvienne qui m’a suivie jusqu’à Limoges. J’étais heureuse et soulagée lorsque le soleil a montré le bout de son nez derrière des gros nuages cotonneux blancs et gris.
En ouvrant la fenêtre de ma voiture, j’ai perçu une odeur qui m’a ramenée à mon enfance, celle de l’air après la pluie en pays blésois. Un air humide chargé de légères touches d’asphalte qui contrastait avec celui que j’ai reniflé ces dernières années en Bretagne par son fond de chaleur.
Et là j’ai pris conscience que cet air là m’avait manqué pendant toutes ces années : oui la Bretagne est une belle région mais purée, que j’y ai eu froid, qu’est-ce qu’il y pleut !!! Et cette pluie bretonne me glaçait les os jusqu’à être parfois obligée de prendre un bain très chaud pour tenter de me réchauffer au fond, tout au fond de moi. Une pluie qui détrempe tout, s’infiltre dans les murs, dans les pierres de granit et s’incruste progressivement et durablement dans les maisons, les placards, et même les gens qui y vivent.
Quel plaisir alors de retrouver les sensations liées à cette pluie chaude et douce à l’opposée de celle que je viens de quitter. Celle là je la connais, je l’apprécie et l’accueille avec grand plaisir pour ces retrouvailles joyeuses et enfantines. Pour un peu j’arrêterais ma voiture pour célébrer et jouer avec cette eau divine !
Un petit plouf dans la Dordogne m’a permis de rendre hommage à cet élément avec lequel j’ai de nombreuses affinités. J’aime ce pouvoir de délassement que cela me procure, mon corps se délite, mes émotions se tranquillisent, mon mental se calme… Je n’ai à ce jour rien trouvé de mieux ni de plus simple pour accéder à cet état de plénitude que m’apporte un bain de mer ou de rivière.
Autre journée, autre ambiance : hier j’ai traversé une bonne partie de l’Occitanie sous le soleil local. J’ai renoncé à l’autoroute pour prendre les chemins de traverse et profiter et du beau temps, et des beaux villages traversés : Figeac, Villefranche de Rouergue, Albi … pour arriver au beau milieu de nulle part, près de Béziers. Comme la France est belle et comme je suis chanceuse d’y vivre !
