Alors que je suis sur le retour d’un week-end autogéré de Tantra, j’ai envie de vous partager quelques réflexions, échanges, prises de conscience autour du Tantra.
La première concerne la différence entre Tantra et Sexualité : le Tantra est une des voies spirituelles proposant d’accéder à des états de conscience supérieure, au Divin, au sacré, et ce au travers de la connexion à l’Autre (et donc à soi même), en étant aligné au niveau du corps, du cœur et de l’esprit. C’est la voie de l’Unité. L’Autre n’est qu’un miroir de moi-même et de ce fait, il me permet de voir là où ça résonne en moi, de travailler sur moi, d’évoluer. Il n’y a donc aucune recherche d’excitation physique, aucune intention d’ordre sexuel, aucune attente de résultat. En cela le Tantra diffère de la sexualité « standard » où la recherche est principalement focalisée sur son plaisir, sur celui de l’autre (ou des autres) par une stimulation des zones érogènes, des organes génitaux, … Je suis sure que vous comprenez de quoi je parle 😉 .
D’ailleurs on oppose souvent la Sexualité Sacrée du Tantra à la Sexualité « Standard » : c’est dommageable car en utilisant ce même mot de Sexualité pour ces deux pratiques, on crée des amalgames et des incompréhensions. De façon implicite on en définit une comme étant meilleure que l’autre alors qu’il n’y a pas une mais des sexualités, que toutes peuvent être sources de plaisirs, d’épanouissement et de connexions. Pour moi il n’y pas à choisir : on peut faire cohabiter dans sa vie personnelle des moments de sexualité tantrique sacrée et d’autres de sexualités plus ou moins « standards ». Notre Sexualité ne nous définit pas ! Elle est fluctuante et peut évoluer en fonction de nos rencontres, découvertes, envies, hormones …
Dans le Tantra, on va essayer de créer une connexion avec soi, avec l’Autre et pour cela un cadre est posé : dans cet espace, le consentement est primordial : il doit être Libre (sans aucune contrainte), Enthousiaste (provoquer un élan spontané de joie, de plaisir), Révocable (à tout moment je peux revenir sur mon consentement), Continu (il est validé tout le temps) et Eclairé (je sais à quoi je consens et ne suis sous aucune influence médicamenteuse, chimique, alcool, drogue… qui pourrait altérer ma compréhension et ma validation de ce à quoi je donne mon consentement).
Je pense que si on expliquait ainsi le consentement à nos enfants dès leur plus jeune âge, les NON et les OUI seraient entendus et respectés comme tels. J’ose le croire : cette notion a radicalement changé mon rapport à mon engagement, à mes consentements et à mon intégrité. Et si vous aimez jouer avec la transgression des limites, je vous suggère d’aller explorer le BDSM qui est un espace où le consentement et la communication sont les points les plus importants, la base de ces jeux de rôles étant un échange de pouvoir consenti entre une ou plusieurs parties, avec ou sans sexualité.
Le second sujet d’échanges passionnants concerne le tantra, le couple et le libertinage : dans la mesure où lors des stages, on peut être amené à expérimenter des propositions de structures avec un(e) autre partenaire que celui avec lequel on est en couple, comment vivre ce que cela peut générer en nous ? Même si la structure a un début, une fin, un cadre et n’est pas engageante, elle peut déclencher des réactions primitives liées souvent à nos traumas, blessures. Elle peut aussi alimenter des envies, des désirs de découvertes, de nouveautés. Comment alors, lorsque seul l’un des deux partenaires participe à un stage, comment inviter le tantra dans le couple ? Comment accepter que l’autre vive des expériences transcendantes avec une tierce personne, parfois même sous nos yeux ? C’est un sujet vaste et je ne détiens aucune réponse, aucune vérité. La seule chose que j’ai comprise est que le Tantra et le Libertinage sont deux espaces bien différents : il ne semble pas y avoir de notion de Divin dans le libertinage alors même que le Divin peut exister dans le couple par le biais de la sexualité sacrée.
Pour finir j’aimerais répondre à la question d’un client qui me demandait en quoi les formations que je suis, les stages auxquels je participe ou que j’assiste apportent un plus pour la personne qui vient me voir en massage ?
La première réponse qui me vient à l’esprit c’est de pouvoir offrir un espace d’écoute et d’accueil de toutes les paroles de mes clients, avec bienveillance, compréhension, sérénité et ce de façon professionnelle. Il me semble important de m’ouvrir à des cultures, des univers différents des miens, surtout en matière de sexualités afin de mieux les appréhender, de sortir de mes visions stéréotypées, hétéronormées, de mes compréhensions genrées pour m’améliorer professionnellement et individuellement. Je ne vais pas vous mentir, je satisfais également une grande curiosité naturelle.
L’autre point important pour moi est de rester connectée le plus possible à cette énergie tantrique afin de pouvoir la partager au mieux lors de mes massages. Et quoi de plus efficace qu’un stage de tantra pour cela ? Durant ces espaces temps variables, je croise et interagis avec des tantrikas avec lesquels je laisse circuler cette énergie si motivante, inspirante et nourrissante, comme si je remplissais mon réservoir interne. Cela me permet de m’y connecter de façon plus rapide, plus fluide et plus puissante lorsque je rentre à St Malo, et ainsi être plus proche de ma part Divine et de celle de mes clients lorsque je masse 😉 .
Namasté : Je vois, je reconnais et j’honore la part divine qui est en toi !
