Ah les proverbes ! Parfois je les trouve très appropriés et pertinents, d’autres fois non. D’ailleurs, savez-vous d’où il proviennent ? Qui les a écrits ? Comment certains sont arrivés jusqu’à nous et y circulent encore aujourd’hui ?
La tradition orale des proverbes remonterait à la nuit des temps et leurs premières traces écrites à l’Égypte Antique avec le Livre des Maximes de Ptahhotep (environ 2 400 avant J.C.) qui avait pour objectif de transmettre le bon usage de la parole et d’éduquer les enfants des lettrés (tout un programme pour l’époque non !).
Puis les grecs ont “récupéré” ces écrits tout en ajoutant les mots de leurs fabulistes populaires à leurs « Paromia » (paraboles) qui ont ainsi alimentés l’art poétique, choral et théâtral de cette période. Ainsi firent également les byzantins en y ajoutant des touches de leurs couleurs locales. Ensuite, la Bible Hébraïque (ou Ancien Testament ou Tanak : 600 à 400 avant J.C.) qui est un recueil de « Proverbes Bibliques » fut traduite en Grec, puis en Latin.
Certains proverbes que nous utilisons encore aujourd’hui sont directement issus de ces écrits ancestraux, d’où la difficulté, parfois, à en comprendre le sens. Savez-vous que depuis le XIXème, une « nouvelle » discipline, la Parémiologie définit tout ce qui englobe de près ou de loin, tout ce qui touche directement ou non, à l’étude des proverbes ? Même si elle est plus ancienne en réalité que ne le laisse croire sa date de baptême (les premiers « catalogues » écrits remonteraient au Moyen-Age), elle a permis de fixer sur papier cette sagesse populaire, orale, vivante et instable, de la conserver pour en laisser trace et qu’elle perdure.
Pourquoi ce petit laïus sur les proverbes ? Je vous le donne en mille, Émile ! (et pour l’anecdote sur l’origine de cette expression/proverbe, c’est ICI). Tout simplement car je voulais commencer cet article par un proverbe sur la Patience, vertu qui n’est pas encore à mon actif, que j’apprends à cultiver depuis plus d’un an maintenant et qui me fait bien défaut en ce moment…
Le Dalaï Lama aurait dit : « Pratiquer la Patience est la manière la plus efficace de préserver la paix de l’esprit. » Je ne sais pas vous, mais pour moi ce n’est pas le cas ; la patience n’a jamais fait partie de mes qualités premières, je suis plutôt du genre « Action, Réaction ». Pas que je fonce tête baissée dans le tas, non, mais quand je ressens une impulsion profonde, quand je me sens remplie d’une forte énergie motrice pour mettre en route un projet, pour répondre à une sollicitation, à une proposition, à un élan, j’ai tendance à y aller de suite, à suivre mon intuition et à me lancer. J’ai bien compris que tout le monde ne fonctionnait pas comme moi, que certaines personnes ont besoin de temps pour se décider, pour réfléchir avant que de s’engager et je sais dans ces cas là faire preuve de patience, de façon modérée je dirais. C’est grâce à cette aptitude impatiente que je suis là aujourd’hui à proposer des massages tantriques et des soins énergétiques, que j’ai parcouru tout ce chemin depuis presque 2 ans.
Et pourtant, la Patience s’est invitée dans ma vie sans que je ne le lui demande et semble avoir décidé d’y prolonger son séjour : cela fait presque 2 ans que je m’ouvre à diverses possibilités pour venir vivre et travailler dans le Sud entre péniche, auto et sac à dos, 12 mois que je sillonne les villes et villages de l’Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône et même du Var pour trouver ma perle rare, plus de 600 jours que je tombe de Charybde en Scylla (oui je sais, j’exagère mais je l’aime bien cette expression et j’avais envie de la mettre dans ce post 😉), que j’alterne entre les montées d’espoirs et les déceptions, entre mes désirs et mes désillusions, entre les moments d’attentes et les contrariétés, entre envolées lyriques et irritations persistantes, entre Patience et Impatience. Le tout en gardant une Foi inébranlable en l’Univers et en ses desseins, à suivre les petits cailloux blancs des synchronicités qui me permettent de rester ancrée dans mon présent et de garder un souffle relativement régulier.
Avez-vous déjà remarqué que les citations et proverbes sur la Patience sont plutôt orientés « positivisme », celle-ci étant vue comme une qualité à cultiver alors que celles sur l’Impatience proposent majoritairement une vision « négative » de ce trait de caractère : « Une petite impatience peut ruiner un grand projet. » Confucius. Ou bien : « Qui manque de patience manque de sagesse. » Proverbe danois. Incroyable non ? Encore une pour la route ? Allez, je vous mets un lien pour que vous trouviez celle qui fait écho aux croyances négatives que la société distille dans les méandres de nos réflexions depuis des lustres. On en a même fait un syndrome : celui des jambes sans repos ou « impatiences » qui se traduit par un besoin irrépressible de bouger ses jambes.
Voilà à peu près l’état dans lequel je suis : j’ai des démangeaisons dans les jambes, dans tout le corps même avec une folle envie de bouger, de faire accélérer les choses depuis que j’ai trouvé ma maison, mon futur lieu de vie. Tout me semble aller trop lentement ; j’aimerais déjà y être et pourtant je sais que ce ne sera pas pour demain. Alors je me ronge les sangs, je tourne en rond comme un lion en cage, et essaye tant bien que mal de prendre mon mal en patience. Et me voilà à maudire les délais incompressibles de la paperasserie française, à chercher la meilleure solution pour les travaux à réaliser avant que de pouvoir recevoir mes client/es dans ce lieu, à me projeter sur les murs de mon rêve pour qu’il devienne enfin réalité.
Et voilà qu’hier, l’Univers m’a envoyé un nouveau message par le biais de ce cahier scintillant : « Never Stop Dreaming » ! Never ! Je ne cesserai jamais de rêver, non ! Et vous ?