Lunes Rouges by Milüne

Je suis sure que si vous êtes une femme et me lisez aujourd’hui, rien qu’au titre vous avez une idée du sujet que je vais aborder.
Si vous êtes un homme et n’avez aucune idée du vrai thème de cet article (non il ne s’agit pas d’un énième post en lien avec les phases de la lune… quoique… 🤔), je vous le clarifie de suite : il s’agit aujourd’hui de la manifestation physique des cycles de la vie des femmes, les règles, aussi appelées menstrues ou menstruations : avouez que ces mots sont bien laids !.
Si son origine est plutôt latine (« mensis » qui signifie mois), je remarque que de plus en plus de femmes vont venir utiliser la symbolique du grec ancien, « mene (μήνη = lune) » pour évoquer cette période de leur cycle : leurs lunes.

Alors pourquoi y associer la couleur rouge et au pluriel, vous demandez-vous ? Oui pourquoi ?
Tout simplement pour ne pas confondre avec le phénomène bi-annuel de lune rouge (aussi appelée lune de sang, en anglais Bloody Moon : de quoi y perdre son latin … ou son grec) qui correspond à une éclipse totale de lune.
Donc (presque) rien à voir avec cette période du cycle féminin puisque, à contrario, rien ne nous est occulté, sauf peut être la parole autour de ce sujet honteux. Et oui, avec les années, les décennies, les siècles, ce qui était célébré comme un symbole de fertilité, de puissance féminine et de sacré et devenu sale, repoussant et tabou, jusqu’aux publicités qui colorent le flux sanguin mensuel en bleu, le rouge étant trop « violent », voire impur !
Avec l’absorption quotidienne de contraceptifs, d’hormones de synthèse, avec l’utilisation de protections pas toujours très hygiéniques, les femmes ont perdu tout contact avec leur cycle naturel, avec les rituels sacrés de menstruation, de fertilité et de ménopause : avec leur puissance naturelle.
Il me semble fou qu’il y a encore moins de 10 ans (jusque fin 2015), les protections périodiques étaient taxées comme des produits de luxe. Et ce n’est que depuis le 1er avril 2024 que les fabricants sont obligés, légalement, d’indiquer la composition des dites protections ! SIC !!! Double Sic quand on sait que les stocks fabriqués avant l’application de ce décret (de 2023) sont autorisés à la vente jusqu’au 31 décembre … de cette année, 2024 !!!

Mais là n’est pas le sujet principal de cet article. Je me rends compte que souvent, je pars avec une idée de sujet en tête et au fur et à mesure que les mots et les idées se forment sous mes doigts, je peux facilement dévier de mon axe d’origine… ce que je viens de faire. Il me semblait pourtant important de sensibiliser les femmes et les hommes à cette problématique matérielle dont on ne parle que peu ou uniquement dans certains milieux.

Bref, l’impulsion de cet article « Lunes Rouges » concerne plutôt la fin de ces périodes de règles dans la vie des femmes et plus spécialement dans la mienne. En effet, je suis, depuis plusieurs années déjà, confrontée à cette inconfortable phase de vie appelée préménopause. Je ne sais pas si cela vous fait le même effet que moi en lisant ce mot mais j’ai longtemps eu de la répulsion pour tout ce qu’il véhicule, alors même que j’ai eu des règles longues, abondantes et douloureuses tout au long de ma vie (les femmes qui me lisent comprendront ! 😉). Et aujourd’hui ne voilà énervée et déçue par ce que mon corps me fait encore vivre : alors que j’étais à 100 jours d’être officiellement ménopausée (il faut 1 an complet sans perte sanguine pour cela), j’ai eu la désagréable surprise de voir, de nouveau, mon sang menstruel couler, lundi dernier ! Grrrrr !
Ô Rage ! Ô Désespoir ! Ô Vieillesse Ennemie !

Car oui, si la ménopause annonce une nouvelle phase dans la vie intime des femmes, la période de transition vers cette étape est plus ou moins longue, plus ou moins facile à vivre avec des symptômes physiques, psychologiques et hormonaux irréguliers et imprévisibles, des cycles fantaisistes et la possibilité toujours réelle de procréer.
Je suis persuadée que vous avez déjà entendu l’histoire de femmes qui ont eu la surprise de se retrouver enceintes à plus de 50 ans alors qu’elles pensaient que c’en était fini pour elles ou de couples dans la cinquantaine qui se retrouvaient à accueillir un « petit dernier ».
Il y a un côté très inégalitaire avec cette ménopause : j’ai croisé en stage, une jeune femme de même pas 30 ans qui a été ménopausée très jeune et ne pourra donc jamais avoir d’enfants !
De même, il y a quelques années, alors que je donnais des cours de cartonnage et d’encadrement, la majorité de mes élèves étaient des femmes entre 40 et 65 ans qui souffraient de ces symptômes : transpiration excessive, bouffées de chaleur, prises de poids, troubles du sommeil, douleurs articulaires et autres réjouissances dont elles parlaient librement : un joyeux programme qui ne me faisait pas du tout rêver !

Je me prends à envier ces femmes qui ont vécu ce passage en douceur, de façon indolore et invisible, comme une lettre à la poste (apparemment il y en a !! Si si !).
Encore une fois tout me ramène à cette notion de patience : mon corps me rappelle que je suis en transition aussi dans ma vie intime de femme, que la seule chose que je puisse faire est de patienter, que tout se fait au bon moment, à son rythme, qu’il ne sert à rien de vouloir tout presser : tout est une question de bon timing et donc de foi, de Fermeté de Foi !

Me voilà repartie pour un nouveau décompte de 360 jours en espérant que ce soit le dernier !

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