Ce post aurait pu avoir de nombreux autres titres : j’ai d’ailleurs hésité avec « Soumise, moi ? 🤔 », « World of Domination », « Entre adultes consentants », ou bien « Master & Servant » en clin d’œil/ hommage à Depeche Mode. Ah ces années 80 ! So, Let’s Play !!!
Si vous avez encore le moindre doute quand à la teneur de cette publication, à la lecture de ces premiers mots, vous devez avoir une idée plus précise du thème abordé, surtout si en plus vous êtes fidèles à mes écrits, ce dont je vous remercie au passage 😉. En effet, dans la continuité de mes découvertes suite à ma formation en sexothérapie, l’univers a mis sur son chemin un homme charmant, plutôt dominant, qui m’a proposé de me faire découvrir un pan du monde du BDSM, celui du D/s, comprenez Domination/ soumission.
J’ai donc commencé par participer, en tant qu’observatrice, à un Munch sur Rennes. Un Munch ? Kézako ? Et bien c’est juste une réunion publique, ouverte à tous et toutes, quels qu’en soient les horizons, qui se déroule généralement dans un bar/restaurant, et qui permet de rencontrer et de discuter avec d’autres personnes qui pratiquent le BDSM ou qui sont simplement curieuses d’en apprendre plus sur le sujet. Le thème de celui auquel j’ai assisté était « Sade et le Sadisme » : cela m’a laissé présager de belles interactions !
Je me dois de commencer par témoigner de l’accueil bienveillant et presque enthousiaste de la communauté présente à mon égard, à l’égard d’une novice mue par une saine curiosité : l’organisateur s’est assuré de valider que je comprenne bien le vocabulaire spécifique employé et a mis tout en œuvre pour que je me sente à l’aise. Heureusement, j’avais révisé mes notes de février dernier 😉 !
Ce que j’ai remarqué en premier c’est la façon dont les participants expérimentés se présentent : « Mon nom / mon pseudo sur « Fetlife » (site pour pratiquants BDSM) est — et je suis Dominant/ Soumis / Fétichiste / Sadique … » avec parfois une courte biographie axée sur l’historique des pratiques. Quelques couples en relation 24/7 étaient présents. Puis second petit tour de table pour savoir qui avait lu le marquis de Sade et quelle était sa vision du personnage. J’ai noté avec surprise que si tout le monde connaissait de nom ce sulfureux écrivain à la face sombre, peu l’avaient lu et ignoraient majoritairement tout de sa face plus complexe : penseur libre, philosophe, auteur de théâtre, épistolaire, critique politique, farouche opposant à la peine de mort… Ce touche-à-tout transgressif, provocateur et paradoxal a semble t-il inspiré toute une génération d’écrivains célèbres comme G. Apollinaire, P. Eluard, R. Desnos, A Breton … et serait même considéré comme un féministe avant l’heure !
Bref ce fut très questionnant et instructif pour moi qui l’avais lu il y a fort longtemps. Ensuite la soirée s’est continuée par des échanges en petits groupes, chacun à grignoter ce qu’il avait apporté ou acheté pour dîner. C’est là que j’ai commencé à me demander si j’avais en moi une âme de soumise … Ce qui est sur, c’est que je ne me sens pas Domina ! Ni Sadique, ni Masochiste ! J’ai eu l’occasion de me prêter à des jeux de rôles dans des structures tantriques et d’ainsi expérimenter la fessée, l’usage du martinet ou de cravaches sans y trouver grande satisfaction, voire même l’inverse. Pourtant je ne boude pas mon plaisir, lors de jeux préliminaires, à être privée de la vue ou du toucher. Mais de là à apprécier être actrice de ces jeux D/s ? A voir !? 🤔
Une seule solution pour le savoir : tester ! C’est là que le dominant précédemment rencontré m’a proposé une séance dans son donjon ; j’ai accepté moyennant un échange avec la découverte d’un massage tantrique pour lui : sans doute ma façon personnelle de créer une certaine relation de confiance … Rendez-vous fut donc pris et me voilà à me préparer pour endosser mon costume de soumise : tenue sexy, talons aiguilles, puis masque sur les yeux. Premier écueil pour moi : le vouvoiement. Difficile de passer au « Vous » lorsque le « Tu » s’est déjà invité dans les échanges.
Comme en tantra, avant tout, il y a définition du cadre, de mes limites, de mon intention et en plus le partage d’un mot de « sécurité ». Le jeu commence par la pause d’un collier de soumission et je me suis vue habillée de bracelets aux chevilles et aux poignets. Je suis alors complètement aveugle, mon ouïe en alerte : martinets, paddles, cravaches et badines sifflent l’air avant de pleuvoir sur mon postérieur et mon dos alors que couchée sur un banc à fessée. Pas très agréable en soi mais pas aussi douloureux que je ne l’imaginais. Le plus impressionnant pour moi a été d’entendre le bruit des différents outils et d’essayer d’imaginer de quoi il s’agissait … avant que d’en sentir l’impact sur mon corps ! Je reconnais avoir eu quelques sursauts ! Ce qui m’a surtout plu c’était les moments plus doux où le « Dom » se rapprochait physiquement de moi, où je sentais son souffle sur mon dos, dans mon cou, près de mon visage, où les outils se faisaient caresses. Etrange dichotomie des objets !!!
Après cette première position, je suis relevée et conduite face à une croix en bois où mes chevilles et poignets sont attachés en X. Saint André si tu me lis … Ma curiosité me pousse à chercher la symbolique attachée à cette croix afin d’en comprendre l’origine du nom : à part le supplice de crucifixion dont a été victime ce pauvre apôtre, voici ce que j’ai trouvé : le sacrifice (de la crucifixion) permet de laver les péchés, de dissoudre le mal et d’accéder à la vie éternelle. Tout un programme en ce we de Pâques : j’en apprécie d’autant plus l’humour Divin ! 😉
Bref, me voila attachée, pieds et poings liés à cette croix de bois, perchée sur mes talons de 10 cm à découvrir de nouveaux outils de contact : Langue de Dragon, chat à 9 queues, ceintures et autres cravaches dont les coups peuvent parfois marquer la peau. Je ne sais vous dire combien de temps a duré cette séance mais elle m’a paru un peu longue à la fin. Le fait de ne pas connaître le donjon ni les différents « outils » utilisés sur moi m’a laissée dans une (hyper ?) vigilance mentale constante qui ne m’a pas permis de lâcher prise complètement, ni de goûter à un éventuel plaisir lié à ces pratiques. Heureusement le moment d’ « After Care » a su me détendre, relâcher ma tension physique et mentale en répondant visuellement à mes interrogations spaciales et objectales tout en échangeant sur mes ressentis, mes impressions, mes vécus .
Ma curiosité est ainsi satisfaite : je ne suis pas faire pour être une soumise ! Je pense que cet homme a plus apprécié son expérience du massage tantrique que moi celle de la soumission. 😇
Merci à l’Univers pour cette belle rencontre et merci à lui pour m’avoir ouvert la porte de son donjon et de son univers avec patience et générosité 🙏🏼 .