Milüne aime les corps

« … Je vois des corps fermés, meurtris
Tout doucement ils crient,
Je vois des corps outragés
En proie aux châtiment passés

Je vois de la beauté, du sacré
Un don à protéger
Je vois la cruauté
Qui t’a blessée
Je vois ton corps bafoué

Je vois des corps gâchés, salis
Souffrant l’absence de caresses
J’entends des corps qui supplient
Des corps qui s’élèvent ou s’affaissent
Je vois des corps chantants
Qui célèbrent l’après, l’avant
Des corps épanouis par la danse
Qui parlent haut dans le silence
Des corps résilients, défendus, défendants. »

Alors que je remontais du Sud en voiture ces derniers jours, j’ai été touchée par la sélection de cette chanson par une application française de streaming en ligne à laquelle mes fils m’ont abonnée pour Noël. Ces mots chantés par Olivia Ruiz ont fortement résonné en moi : oui je vois et je touche des corps blessés, meurtris, oubliés, trahis, abandonnés.

Je les vois et je les respecte, je les honore, et essaye d’y faire circuler une énergie d’Amour dans toutes les cellules, dans toutes les chairs, sur tout le grain de la peau et j’aime ça ! Car oui, lorsqu’un corps s’abandonne à mes mains, je ne suis plus moi, juste un canal qui laisse circuler l’Amour Universel pour mieux le répandre sous mes mains et le faire vibrer.

Il faut que je vous avoue que pendant longtemps j’ai été très complexée par mes mains : en effet elles sont petites ( je peux acheter mes gants chez les enfants 😉) et n’ont pas de force (la galère pour ouvrir un bocal, une conserve …!). Et je me souviens d’un garçon en terminale qui s’en était moqué… Alors pour qu’elles paraissent plus grandes, pendant de nombreuses années, j’ai colorés mes ongles avec des vernis : du rose, du violet, du noir, du beige, du pailleté, du laqué, … selon mes humeurs, mes tenues… Il m’était impossible de sortir sans les ongles faits. Et à cette époque point de vernis semi-permanent, non , il me fallait refaire mes ongles dès qu’ils s’écaillaient, c’est à dire tous les 3 jours environ. Puis un jour j’ai lâché prise ; déjà parce qu’à force de les cacher sous des couches de couleurs, mon ongles ne respiraient plus : ils se fragilisaient et devenaient jaunâtre au naturel. Pour des raisons professionnelles également : je risquais de rayer d’un trait d’ongle peinturé les papiers, les documents officiels qui passaient entre mes mains. J’ai donc cessé tout camouflage et depuis ils vivent libres et en bonne santé.

Quand j’y repense aujourd’hui, quelle perte de temps ! Tout ça pour un complexe de taille de main, tout ça pour une réflexion anodine qui a pris des proportions énormes ! Avec le recul, cela me fait sourire. Et maintenant je peux fièrement dire que j’aime mes mains, je les aime alors que sources de mieux être, de connexion, d’abandons, de plaisirs, de libérations émotionnelles ; je les honore quand créatrices d’une musique spéciale, d’une danse unique, de celles qui relient le cœur et l’âme.

Mes mains sont sacrées, elles reconnaissent et reconnectent les corps au sacré, tous les corps, physiques et énergétiques, grands et petits, forts et fragiles, osseux et charnus, minces, mous, musclés et mollassons, imberbes et poilus, sculptés et ronds, masculins et féminins, jeunes et moins jeunes, de toutes les couleurs, de toutes les formes : quand je les masse, je les vois par la pulpe de mes empreintes, je les reconnais sous mes paumes et j’honore le divin qui est en chacun d’entre eux !

Et alors je me reconnais et m’honore dans cet échange : je me nourris de cette connexion de corps, d’âme et de cœur ! Je sais ma mission de vie car alors je suis alignée, pleine de joie et de reconnaissance ! Namasté ! 🕉

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