Je vous ai partagé dans un précédent post que je continuais mon développement personnel dans la voie tantrique avec un groupe hétéroclite avec lequel je chemine depuis quelques mois déjà et ce jusque juin 2025 à raison de 3 semaines par an.
La semaine dernière était notre 3ème semaine de tantra ensemble et ce fut une semaine très éprouvante pour moi. Je suis arrivée un peu abimée physiquement : j’ai évoqué dernièrement mon combat perdu contre une souche d’arbre et mon orteil qui en était ressorti gonflé, douloureux et violet. J’ai pu me poser et me reposer quelques jours entre cet incident et le début de ce stage mais la marche m’était compliquée et je suppose que j’ai pris de mauvaises habitudes de claudication pour éviter de poser mon orteil au sol à chaque déplacement.
Toujours est-il que j’ai commencé cette semaine avec de vives douleurs dans la jambe opposée à celle de mon pied bagarreur, et une sensation de gêne dans mes deux genoux. Me lever alors qu’assise ou bien m’asseoir au sol relevait du challenge pour moi et bientôt de l’exploit. Et pour aider, ma chambre m’obligeait à monter et descendre 2 étages à chaque fois que j’avais besoin d’y passer… Mon corps se rappelait douloureusement à moi presque tout le temps, ce qui m’a fatiguée et m’a rapidement fait sentir fragile et très vulnérable.
Dans certains stages de tantra, on nous propose un « coin bleu » qui est un espace dans la salle de pratique où nous pouvons aller lorsqu’une structure proposée ne nous parle pas, lorsque faire moins que ce qui est suggéré ne nous convient pas car le moins est encore trop, et qui nous permet de nous poser tout en restant avec le groupe. Et si nous avons besoin d’aide en cas de gros process ou autre, il nous suffit de lever la main et un membre du staff vient voir en quoi il peut le faire. Bien-sur, à tout moment nous pouvons retourner dans la pratique et y participer.
Lors de mon premier cycle, j’ai vu ce coin bleu comme un espace de non-travail ; mon côté rationnel, calculateur (et un peu radin sans doute) estimait que ce pour quoi j’avais payé (et ces stages sont assez onéreux !) n’était surtout pas pour aller dans cet espace, regarder les autres pratiquer, mais bien pour y vivre les structures à fond. Et effectivement, lors de ce premier module je n’y suis pas allée du tout et pour tout vous avouer, j’étais assez fière de moi, comme si j’avais passé le cap des remontées émotionnelles chamboulantes et en même temps pleinement rentabilisé mon « investissement » !
Au second module, le dernier jour j’ai senti une fatigue dans mon corps et, en le questionnant sur la pertinence de participer à l’expérience proposée, aucune envie, aucune joie ne le traversait. J’ai décidé alors d’aller visiter ce coin bleu pour la première fois et y ai retrouvé d’autres participants qui comme moi y faisaient une halte sur leur chemin. D’autres encore nous ont rejoints en cours de structure et bientôt le coin bleu est devenu le lieu tendance du moment 😉. Finalement plutôt sympa ce coin là ! Plaisanterie mise à part, j’ai compris que ma vision de la rentabilité de cet espace était erronée et fausse : c’est un lieu de travail sur soi tout autant que le reste de la pièce, juste autre et différent et le fait de voir, d’observer les autres m’en a appris beaucoup sur moi ce jour là. Tant et si bien que j’y suis retournée le jour même lorsque j’ai senti, au cours d’une autre structure, monter en moi une émotion forte, un process qui s’enclenchait et qui ne me permettait pas de continuer sereinement l’expérimentation proposée.
Pour ce troisième module, j’avais émis l’intention de me connecter à moi lorsque mon hérisson intérieur s’activait pour comprendre ce qui déclenche cela en moi. L’univers m’a tellement bien entendue que dès le début du stage, la douleur physique m’a mise dans un état interne qui m’incite fortement à m’isoler pour mieux me protéger et/ou me régénérer et supporte difficilement le contact physique avec autrui. Sauf qu’à un moment je n’ai pas pu continuer à vivre l’expérience proposée. Dès la démonstration je me suis sentie bouleversée, quelque chose s’activait en moi et j’ai vite compris que le coin bleu était la meilleure option pour moi à ce moment là. J’y ai vécu mon process qui a duré un temps indéterminé qui m’a semblé infini. J’ai voulu pouvoir devenir invisible, coupée du monde, de ce lieu, de ce groupe…et j’ai pris une couverture et me suis cachée dessous. Des injonctions paralysantes venues d’outre-tombe chuchotaient à mes oreilles, m’empêchant de crier ma rage, ma colère, mon sentiment d’injustice et ma tristesse. Juste des larmes silencieuses qui coulaient sur mon visage comme une pluie incessante et purifiante et des sanglots étranglés et étouffés qui secouaient mon corps dans tous ses membres comme pour y décoller la résurgence traumatique…
J’y suis restée un temps qui a duré ce qui m’était nécessaire et ai ensuite pu aller faire un plouf dans la piscine du lieu où nous séjournions. L’eau est mon élément et si vous me lisez depuis le début, vous l’avez sans doute compris : c’est aussi un puissant outil de libération émotionnelle pour moi. Lorsque je nage, je libère ma tête de ses préoccupations égotiques, mon corps s’allonge, se meut avec une aisance innée qui le remet dans le contact concret de l’instant présent, mon souffle revient à la normale, se calme, se pose et permet à mes poumons de reprendre leur activité de façon naturelle et fluide. En me coulant dans l’eau je me lave de tout ce qui vient de me traverser et laisse la magie liquide diluer la mue que je lui dépose par mes ondulations originelles. Je renais à moi-même plus légère, apaisée, nouvelle et différente tout en restant moi. Puis j’aime me laisse sécher par la chaleur réconfortante des rayons du soleil…
Ce que j’ai vécu au coin bleu a été fort, puissant, libérateur et m’a permis d’oser demander de l’aide lors du cercle de parole qui a suivi cette pratique. Je me suis sentie entourée avec bienveillance, soutenue et ma demande a été entendue positivement. Ainsi j’ai pu continuer ma semaine plus sereinement, l’esprit et le corps plus libres et allégés de leurs douleurs invalidantes. Finalement c’est peut-être l’expérience la plus profonde et salutaire pour moi depuis le début de ce cursus.
C’est ma pépite 💎 et je suis honorée de vous la partager ici. Et si un jour, au cours de vos pérégrinations, vous croisez un « coin bleu » et hésitez à le visiter, j’ose espérer que mon témoignage d’expérience vous aidera à le considérer sous un autre angle de vue et que vous oserez alors y faire un tour. 🌸
🕉 💞 🙏🏼 NAMASTE 🙏🏼 💞 🕉