Depuis quelques jours que j’ai enfin pu me poser sur mon île paradisiaque, je me demande si je vais vous partager la seconde partie de ce stage. J’hésite entre passer sous silence l’inconfort que j’ai vécu et en faire état ici.
Et ce matin, comme le ciel est gris et pleure quelques larmes nourrissantes pour la terre, j’ai pris mon ordi pour écouter en replay une interview qui parlait de la différence entre transformation et transmutation : si la première nous permet d’enlever les différentes couches qui nous protègent pour accéder au centre du trauma, la seconde est un processus naturel qui passe à travers notre corps pour amener de l’Amour pur là où c’était douloureux; il faut juste lui laisser la place de passer 🙂
Je me suis donc demandée si ce que j’avais vécu appartenait à l’un ou à l’autre de ces processus. Et je crois que je m’en suis qu’au stage de la transformation…🤔
Je vous ai décrit dans mon dernier post ce que j’avais expérimenté pendant 5 jours entre femmes et surtout la réaction de mon corps qui s’est remis à saigner après presque 6 mois de pause.
Et oui, je suis en péri-ménopause et ce n’est pas toujours facile à gérer. En effet, mon corps met en stand-by de façon irrégulière sa régénération mensuelle et je ne sais prévoir ni quand cela va venir, ni comment, c’est à dire si ce sera un petit ru ou bien un torrent qui va me parcourir.
Cela peut sembler anecdotique pour certains et certaines, sachez que non, ça ne l’est pas, surtout lorsque vous n’êtes pas chez vous, que vous voyagez depuis plusieurs mois et n’avez rien prévu pour « gérer » la situation.
Pourquoi je m’attarde sur ce point ? Parce que là c’est un torrent de sang, une guérison profonde que mon corps a initié et que je n’étais pas équipée pour cela. Les femmes qui ont déjà vécu cela savent à quel point cela nous obnubile ; toutes nos pensées sont dirigées vers ce qui peut arriver, la cata suprême étant que cela déborde et coule sur nos vêtements, nos chaises ou coussins… On a beau parler plus facilement de nos « lunes », savoir que ce sujet est de moins en moins tabou (enfin presque), il reste quand même au niveau sociétal une gêne profonde autour de l’essence même et des conséquences de ce phénomène féminin naturel.
Et je n’aborde même pas le sujet des hommes ! Si j’ai croisé des amants que cela ne gênait pas lors de la pénétration, j’en ai aussi connu d’autres qui évitaient de me toucher, comme si j’étais contagieuse et risquais de les contaminer. Quand à leur réaction face à des tâches de sang sur des draps, des vêtements ou sous vêtements, je peux vous garantir que le tabou est loin d’être tombé, que les clichés ancestraux ont la vie dure. Et ce n’est pas avec les pubs qui teintent de bleu nos « mentrues » (le mot en lui même est hideux je trouve) que cela va s’arranger !!!
Bref, tout ça pour vous expliquer dans quel état d’esprit j’étais lors de ma rencontre avec les hommes les 6ème et 7ème jours de ce stage : pas très sereine, fatiguée et chamboulée par mes hormones et par l’intensité des expériences vécues : en pleine intégration.
Alors quand nous avons vécu la structure de « réunification » qui durait une après midi entière sans pause, sans autre protection que celle de feuilles de papier toilette superposées au fond de ma culotte, sans possibilité d’aller aux WC sereinement et tranquillement (à chaque fois que j’y allais, ou je ratais les instructions de la proposition suivante, ou je ratais la structure de choix du partenaire et n’avais plus de choix du tout 🙁 ), l’esprit focalisé sur tous les points expliqués précédemment, je n’étais pas présente à moi pour vivre pleinement cette proposition. Je suis passée à côté du point d’orgue de ce stage et me suis sentie non reconnue dans cet espace féminin normalement sacré.
J’ai n’ai pas senti de transmutation en moi, de courant d’Amour pur me traverser cet après midi là face à moi même et aux autres shivas et shaktis, ni même depuis. Juste une transformation de plus vers ce chemin d’acceptation et de pacification du masculin et du féminin. Sans doute mieux que rien, non ? 😉