En arrivant sur mon île préférée ce matin, j’ai de suite aperçu les deux bateaux échoués lors d’un coup de vent récent. « La mer gagne toujours » me suis-je fait la réflexion.
Puis j’ai fait un parallèle entre l’eau et nos émotions d’une part, et ces bateaux et nos vies d’autre part, avec notre Moi entier comme Capitaine.
Donc en suivant cette idée, je me suis demandée si le fait d’être échoué ne pourrait pas faire référence aux périodes de notre vie où nous nous sentons bloqués, submergés par notre quotidien qui nous engloutit petit à petit, ou bien quand nous sommes déprimés, en Burn-Out?
Les deux bateaux n’étaient pas dans le même état : l’un était comme posé sur les rochers affleurants en bord de mer, l’autre était à moitié coulé, la proue sous l’eau, cassée, bien visible sous cette mer transparente. Pour ce dernier, il n’y a plus rien à faire… Pour le premier, différents systèmes de « secours » et de remise à l’eau ont été tentés mais en vain pour l’instant.
Et si notre vie se résumait à cette métaphore : naviguer sur le flot de nos émotions, de nos ressentis sans se laisser déborder, sans se perdre ni s’échouer sur les rives du mal-être et de la perdition ?
Et si pour rester à flots il suffisait de se laisser porter par ces émotions, par cette eau qui coule en nous, sans chercher à lutter ni à maitriser cette marée montante intérieure, à vouloir contraindre cette mer lorsque déchainée ou à la contrôler, à la dompter ?
Avons nous envie de partager le sort de l’un de ces bateaux échoués ? Ou bien avons nous envie de continuer à tirer des bords sur les vagues de notre vie, en suivant le ressac, la houle, les jours sans vent mais en restant sereins et tournés vers là où nous souhaitons aller ?
Car au final, et les marins le savent bien, c’est toujours la mer qui triomphe !
Alors surfons notre vie comme un fier voilier sur les vagues de cette mer qui nous habite et réjouissons nous pour cela car c’est ce qui en fait le sel, la lumière et la Joie !