Je vous l’avais promis dans mon dernier post : aujourd’hui je vais vous partager mes récentes expériences tarbo-porteñes et demain ma découverte du Fileteado.

Ceux et celles qui dansent le tango argentin, les tangueros, savent combien parfois cette danse peut être source de plaisirs mais pour autant douloureuse. Que ce soit physiquement ou mentalement, le tango peut nous mettre en état d’attente : attente de la tenda « magique » où la connexion, la musique, le partenaire nous transportent dans un autre monde ; attente de la mirada de tel ou tel danseur repéré sur le piste (si vous ne connaissez pas les codes d’invitation du tango argentin, je vous suggère de lire « Mirada et Cabeceo »)… que d’attentes qui non comblées peuvent engendrer déceptions et démotivation !

Ces attentes sont devenues tellement intenses pour certaines tangeuras qu’elle brisent les codes et vont inviter des danseurs repérés ou tous simplement libres. Car oui, il se peut qu’on passe une milonga (bal de tango argentin) sans se faire inviter une seule fois, à faire tapisserie comme on disait autrefois. Et j’ai croisé des femmes qui en avaient les larmes aux yeux.

Je ne vais pas vous mentir, j’ai fait partie de ces tangueras sauf que je n’ai jamais pu me résoudre à aller inviter un danseur : trop timide, manque de confiance en moi, en mes capacités de danseuse… Et puis il y a un côté « foire aux bestiaux » qui me déplait fortement dans ces troupeaux de tangueras qui font les 100 pas pour se faire remarquer et inviter. Danser à tout va comme signe extérieur d’une bonne soirée, non merci, pas pour moi ! J’ai toujours préféré la qualité à la quantité mais dans le tango, les deux ne sont pas automatiquement liés.

Toujours est-il que je me suis rendue compte à Tarbes que le tantra ainsi que tout ce que j’ai vécu depuis un an, m’avaient changée : je ne suis plus dans l’attente DU regard, de cette invitation qui sera décisive du succès ou non de ma soirée.

Je fais beaucoup de ponts entre le tantra et le tango, notamment au niveau de la connexion, de la pleine conscience, de la non projection, et de la non attente, de la verticalité, de l’équilibre… Vivre dans l’ici et maintenant chaque tanda (suite de 3 ou 4 morceaux de même style) comme un cadeau, y mettre tout mon cœur et ressentir ce qu’il en résulte, voilà ma nouvelle façon d’aborder le tango depuis.

Et cela a tout changé : plus d’attente signifie qu’il n’y a plus de désillusion possible, que chaque cabeceo est un vrai OUI et non un pis aller pour au moins danser un peu. Et si la tanda a été magique, en retournant à ma place je perce ma bulle et reviens à moi, à mon alignement, sans projection aucune. Et ça, ça change tout !

Je me suis aussi rendue compte en discutant (et dragouillant) une après midi entière avec le seul non danseur des milongas du parc Massey, que j’osais plus facilement aller à la rencontre de l’autre, que j’étais plus authentique, plus sure de moi, plus « femme ». Je ne cherche pas à plaire, je sais qui je suis et d’où je viens et ne m’en cache plus si on me questionne. Et si cela ne plaît pas, ce n’est pas de mon ressort, cela appartient à l’autre.

Alors à quand un stage de Tango tantrique ou de Tantra & Tango ?

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