Je ne suis rentrée que depuis 4 jours et déjà je me sens mal, comme étrangère à cette vie malouine, le « postérieur » entre deux chaises, l’une en bord de Manche et l’autre sur la côte méditerranéenne et je peux vous assurer que c’est très inconfortable !
J’ai hésité à titrer ce post « tomber de Charybde en Scylla » tant je vis de profondes déconvenues depuis mon retour.
Tout d’abord la maison que j’occupais avec mon fils aîné : il a tout naturellement investit les lieux et je n’ai plus de place ni pour me mouvoir, ni pour poser mes affaires, ni pour utiliser quoi que ce soit, autel, table de massage, pierres, ni pour stocker vêtements ou nourriture, ni pour recevoir des clients pour un soin ou un massage… Je me sens comme extérieure à cette maison où j’ai vécu quand même plus de 10 ans. Je sais que c’est normal et dans la logique des choses mais cela me perturbe énormément, bien plus que je ne m’y attendais.
Alors oui je suis contente, ravie de revoir mes fils, mes amis qui m’ont manqués pendant ces 3 mois mais ce soir, alors que je regardais la mer du côté de Rochebonne avant d’aller dîner avec les « tangoteurs », je me sentais bien loin d’ici, comme absente à ce lieu.
Et il y a ce projet de péniche auquel j’ai déjà fait allusion : tout commençait à prendre forme et je me projetais dans ce futur nautique sur le canal du midi à 200%. J’ai donc contacté l’office des Voies Navigables de France (VNF) pour savoir comment s’attribuaient les emplacements. Et c’est alors que je suis tombée sur les fesses, pour rester polie 😉
Que je vous explique la situation : si vous achetez une péniche ou tout bateau naviguant, l’emplacement pour stationner ce bien mobilier sur les canaux de France, dépend des VNF. Et là deux solutions : ou bien vous en faites un logement-plaisance et vous êtes sur une liste d’attente plus ou moins longue selon le port qui vous intéresse (pour mon projet, je serais en 6ème position, soit environ 3 ans d’attente), ou bien vous désirez utiliser commercialement cet objet navigant et là les VNF publient un appel d’offre pour l’emplacement qui vous intéresse et étudient les projets qui auront répondu pour choisir le plus « intéressant ». A première vue cela est équitable, sauf que pour répondre à cet appel d’offre, il faut être propriétaire de sa péniche et c’est là que ça coince pour moi !
Il me semble peu judicieux et économiquement compliqué d’acquérir un bien si je ne peux l’exploiter là où je le souhaite, sachant qu’entre le moment où l’appel d’offre est publié et la réponse, il peut se passer 3 mois et qu’en attendant les VNF proposent un emplacement « libre », c’est à dire dont personne ne veut !
Étrange sensation d’être perdue au milieu des eaux de ce canal du midi : « Adieu veau, vache, cochon, couvée » … ainsi que le contait Jean de la fontaine, « Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, Je suis Gros Jean comme devant. » Je vous laisse chercher le sens de cette expression oh combien désuète mais tellement à propos ce soir.
Alors oui je vais m’en remettre, ce n’est qu’une désillusion de plus mais ce soir j’en ai un peu marre; j’ai envie de fluidité, de calme et de sérénité, j’ai besoin de me poser dans un lieu qui me fasse vibrer, où je puisse rayonner librement ma lumière, ma joie et mon Amour.