Me voilà repartie sur les routes du Sud, en direction de Tarbes pour un festival de Tango Argentin, après un we festif sur Nantes pour les 50 ans d’une amie qui m’est chère.
Je suis donc remontée de Corrèze vendredi et tout comme j’ai quitté Nantes un mois plus tôt, je la retrouve sous la pluie ! « Il pleut sur Nantes/ et je me souviens/ le ciel de Nantes/ rend mon cœur chagrin/. » Cela a commencé en passant Poitiers et ne s’est plus arrêté jusqu’au lendemain.
Et heureusement car une jolie sortie en gabare était prévue sur l’Erdre. Nous étions 14 chanceux partis sous un beau soleil bien chaud, prêts à faire la fête et à marquer comme il se doit l’entrée de notre amie dans sa 51ème année.
Est-ce le stress qui est retombé après une longue journée de conduite (6 h de route la veille) ? Est-ce la chaleur qui m’a surprise après une journée bien humide et pluvieuse ? Est-ce le manque d’entrainement au levé de coude ? Est-ce pour surmonter une certaine « timidité » ou me mettre plus vite dans l’ambiance ? Est-ce juste le plaisir d’être là pour cet évènement ?
Je ne sais dire et cela me questionne encore mais toujours est-il que j’ai bu à jeun un planteur bien tassé, suivi d’un second puis ai continué au rosé bien frais pour au final me retrouver avec un black-out de certains passages de cette journée et soirée et une absence physique de plusieurs heures pour récupérer.
Lorsque je me suis réveillée vers 3 H du mat’ « fraiche et guillerette » pour retrouver tout le monde (enfin presque, certains avaient déjà déclaré forfait) sur la piste de danse improvisée dans le salon, j’ai vite compris aux sourires et pouces levés de certains danseurs que j’avais fait fort !
Un certain malaise (et un malaise certain) a commencé à m’habiter. Malaise qui s’est amplifié en discutant avec les derniers noctambules : j’ai du m’avouer que je me ne souvenais plus de tout l’après midi et encore moins de la soirée.
Je ne sais si cela vous est déjà arrivé mais c’est affreux comme prise de conscience : tout d’abord je me suis demandée ce que j’avais bien pu faire pendant ces « trous noirs », ce que j’avais bien pu raconter. Je me suis mise à espérer n’avoir pas fait trop de gaffes (déjà au naturel je suis une grande spécialiste de la mise de pieds dans le plat). Mon cerveau maintenant bien éveillé tournait à plein régime, imaginant les pires scénarios.
J’ai constaté que ma voix était un peu cassée et là j’ai compris que j’avais du en abuser : en criant ? en chantant ? Mon genou était également douloureux et je me suis vaguement rappelée m’être cognée : mode éléphant dans un magasin de porcelaine ? Avais-je cassé quelque chose ???
Toutes ces questions revenaient en boucle dans ma tête en plus de cette gène qui s’amplifiait. Je n’osais les poser à haute voix aux rescapés de cet anniversaire.
« Purée, j’ai raté le gâteau, les cadeaux … trop naze la fille !!! » j’ai écouté d’une oreille attentive les conversations pour combler mes trous, essayer de me remémorer mais en vain.
Sur un site d’aide d’alcool je viens de lire : « Lors d’une soirée très arrosée, il peut arriver que les informations de la mémoire à court terme ne passent pas dans la mémoire à long terme. C’est ce qu’on appelle un black-out. Dans ce genre de situation, on ne sait plus (ou presque plus) ce qu’on a fait ou dit, comment on est rentré à la maison, etc. »
Bref en gros, mon disque dur a bugué et il n’existe pas de sauvegarde pour récupérer les données effacées ! Me voilà bien mal partie pour combler les blancs. Et le pire était à venir avec les PHOTOS !
Parce que bien sur, lors de ce genre d’évènements, tout le monde y va de ses petites photos, quand il n’y pas en plus un photographe officiel, et ensuite, comme souvent, il y a mise en communs des instantanés de chacun.
Donc en me couchant en plein conscience cette fois, vers 6 h du mat’ j’ai constaté que mon téléphone avait de nombreuses notifications sur le groupe « WhatsApp » créé pour l’occasion : bien mal m’en a pris de regarder car là ce fut La Claque, celle qui anéantit tout : sur toute une série je me suis vue sans pouvoir me reconnaitre et ni me souvenir.
Si cela vous est déjà arrivé, vous comprendrez de quoi je parle : vous vous regardez dans des mises en scène ordinaires (ou non) et vous vous dites : Non ce n’est pas vrai ! Je n’ai pas fait ça ! Non ! Pas ça !!! … et ça c’est juste avec quelques photos.
Parce que le lendemain nous avons partagé toutes les photos prises par tout le monde et parfois même des vidéos !!! Inutile de faire dans la surenchère, j’ai compris de c’était foutu : ma mémoire était trouée comme un gros morceau d’emmental et rien de ce que je ferais n’arrangerait cela.
De là il ne m’est resté que l’option d’en rire et de faire preuve d’autodérision et d’honnêteté, avant de jurer haut et fort que je ne boirais plus, ce que j’ai mis de suite en application avec une bonne tisane (preuve à l’appui 😉 ).
En attendant la prochaine fête ???