Alors que je vous parle souvent du côté lumineux du Tantra, de ses nombreux bienfaits dans ma vie et dans mes massages sacrés, je me rends compte que je n’ai jamais abordé un aspect plus « sombre » de ces expériences qui font partie intégrante de ce qu’on peut vivre et partager lors d’une structure de tantra et que notre Égo peut mal interpréter, voire carrément fantasmer.
Je l’ai vécu lors de ma première année de stages et en discutant souvent avec d’autres participant.e.s, j’entends que je ne suis pas la seule et que cela arrive plus souvent qu’on ne veut bien le croire.
Alors si mon témoignage peut aider à faire le tri entre ce qui est ressenti, ce qu’on croit ressentir mais est plutôt de l’ordre des projections ou des fantasmes, j’en suis ravie. Et sinon, peut-être que vous comprendrez mieux ce qui peut se jouer, comment on peut se « faire avoir » par notre mental et retomber lourdement et douloureusement sur son postérieur ! (belle transition après mon dernier post, non ? 😉).
Que je m’explique : lorsqu’on vit une structure de tantra avec une personne, il peut arriver que la connexion énergétique soit si forte, si intense, si évidente, si dingue et presque irréelle, qu’une part de nous (notre part d’Érotype® « Éthéré » comme la nomme si bien Laura Pynson ) y voit un signe de l’Univers, comme des retrouvailles avec son âme sœur, sa flamme jumelle (ou toute autre appellation qu’on veut bien lui donner) et qu’on pense sincèrement qu’on est mystérieusement destiné à se retrouver dans cette vie et donc à y vivre une belle histoire d’Amour.
L’étape suivante est souvent qu’on ne veuille plus quitter cette personne, qu’on se focalise sur son « idéalisation » au détriment de ce qu’elle peut exprimer, vivre, ressentir, dire…, jusqu’à s’imaginer la possibilité d’une histoire d’amour terrestre au quotidien.
Il est facile aujourd’hui de faire des recherches sur les réseaux pour assouvir cette envie de tout savoir sur l’autre ; cela peut mener jusqu’à l’obsession : jour et nuit on ne pense plus qu’à la personne avec laquelle on a vécu cette connexion énergétique forte ; elle habite et hante petit à petit toutes nos pensées, nos désirs, nos vœux, nos rêves.
On peut également interpréter tout geste de sa part, tout échange anodin sous le prisme de ce monde fantasmagorique dans lequel on vit et ne pas tenir compte des messages verbaux et/ou corporels de sa non-disponibilité, d’une non-réciprocité de sa part : bref qu’on n’est pas du tout sur la même longueur d’ondes ! Peut-être même qu’on cherche ainsi une échappatoire à la fadeur ou la tiédeur de son quotidien. 🤔
Jacques Ferber, le créateur de « Tantra Intégral » avec qui j’ai commencé le Tantra, nous avertit régulièrement sur le fait que, lors des stages, nous sommes en état de conscience modifiée et que ce que nous vivons lors des pratiques proposées n’est pas « la vraie vie » ; il suggère même, en cas de « crush » d’attendre à minima 2 mois avant d’entrer en relation intime avec la personne en question pour ainsi vérifier (et valider) que ce n’est pas une attirance ponctuelle et éphémère biaisée justement par la nouveauté et/ou l’intensité des ressentis.
Comme je l’ai écrit plus haut, j’ai vécu une situation similaire lors du 3ème module de mon cycle de « Savoir être ». Pour autant je ne me suis pas sentie concernée par ces avertissements : en effet, j’ai laissé passer du temps et nous nous sommes revus au module 4, puis au 5 : mais à chaque fois mes ressentis et mon attirance pour cet homme augmentait. Pire, je me sentais au dessus de tout ce que j’avais pu voir, constater et entendre des tantrikas qui avaient bravé l’interdit et avaient commencé une relation amoureuse… qui n’avait pas duré.
Attention, je ne suis pas en train d’écrire qu’une relation amoureuse basée sur une attraction tantrique est impossible et ne peut exister dans la durée : j’ai croisé quelques rares personnes qui se sont rencontrées en stage de Tantra et sont toujours en couple. Malheureusement bien souvent les amourettes tantriques ne durent pas et la réalité rappelle (plus ou moins) vite à ce constat de leurre.
Loin de moi l’idée de jouer les rabat-joie mais c’est il est important de savoir qu’une connexion de cœur énergétique n’induit pas nécessairement et obligatoirement une connexion de cœur physique, émotionnelle, relationnelle et sexuelle !
Dans mon histoire personnelle, l’homme en question avait de suite posé qu’il ne croyait plus en l’Amour… mais je n’ai pas voulu l’entendre : ce que je vivais (et qu’il me semblait partager également) était si fort, si inédit (et surtout répondait à une envie inconsciente de vivre une relation de ce genre) que je me suis fait des films et ai interprété tout ce que nous partagions dans les structures tantriques et en dehors pour de la réciprocité évidente, pour une connexion cosmique d’âmes. Je croyais qu’on se comprenait sans avoir besoin de se parler et qu’il était également activé par cette énergie d’Amour absolu qui circulait entre nous. Pour moi il me semblait vivre cette rencontre profonde et ces rituels de communion de la même façon que je le ressentais.
Inutile de vous dire que mon retour à la réalité a été rude et douloureux : j’ai pris conscience que j’étais seule avec mes envies, mes désirs et que j’avais interprété, fantasmé chacune de ses paroles, chacun de ses gestes pour les façonner à mes attentes affectives, relationnelles et spirituelles de connexion sacrée. Il m’a fallu plusieurs mois (presque 10 🙃) pour accepter et intégrer toute cette histoire à sens unique.
Aujourd’hui j’ai compris que nous avions une très forte connexion énergétique et que notre « relation » se résume uniquement à ces 4 mots ; je peux le croiser après plusieurs mois sans nouvelles de sa part, je sais que cette évidence éthérée sera toujours présente et intense mais je n’en attends rien et surtout je n’espère plus rien de lui dans mon quotidien.
Tout comme je n’attends et n’espère rien des diverses personnes avec lesquelles je peux vivre de fortes connexions similaires ; à la fin de chaque structure, après avoir percé la bulle de l’espace sacré, (créée au début de la structure tantrique), je retourne à ma vie en remerciant l’Univers pour l’expérience, pour les échanges et pour ce que je viens de vivre.
Cette connexion peut aussi être ressentie lorsque je masse : j’ai choisi d’adopter le prénom de « Milüne » pour mon travail afin de permettre à mes client.e.s de faire la différence entre la partie de moi « Éthérée » qui est en relation professionnelle et celles (plus nombreuses) qui interagissent dans ma vie privée.
J’ose espérer que ce témoignage permettra aux personnes qui reçoivent un Massage Tantrique Sacré et/ou un Soin Énergétique de la part de « Milüne &Sens » d’éviter de faire un transfert ! Car oui, cela m’est arrivé il y a quelques semaines avec un homme qui pensait être tombé en amour avec moi : il n’a pas voulu entendre que le cadre de bienveillance, de respect et de non-jugement que je pose dans mes accompagnements est le même tout pour le monde, et donc non spécifique à lui. J’ai malheureusement dû couper tout contact avec lui car il lui semblait impossible d’imaginer un seul instant que ses sentiments ne pouvaient pas être réciproques.
J’espère sincèrement qu’il lui faudra moins de temps qu’à moi pour comprendre qu’il n’est pas vraiment amoureux mais juste en réorientation psychique de ses émotions, sentiments et pensées sur mon avatar professionnel, « Milüne ». 😉